La dysplasie de la hanche chez le chien est une maladie articulaire fréquente, touchant principalement les grandes races, comme le labrador retriever ou le berger allemand. Cette affection, qui peut nuire à la santé de l’animal et à la vie du chien, est liée à des facteurs génétiques et environnementaux.
La dysplasie de la hanche ou dysplasie coxo-fémorale est une formation imparfaite de l’articulation coxo-fémorale. Normalement, la tête du fémur s’emboîte parfaitement dans la cavité de la hanche, ce qui permet des mouvements fluides et sans douleur. Chez les chiens atteints (de ce problème), soit la coaptation entre la tête fémorale et le bassin est imparfaite soit l’articulation présente une laxité anormale. Ces anomalies provoquant des frictions entre les os, engendrent de l’inflammation et des douleurs. Ce phénomène peut entraîner une dégénérescence prématurée du cartilage articulaire, ce qui aggrave la condition. La conséquence est un développement de l’arthrose qui aggrave les symptômes (douleurs et boiteries).
Ces anomalies se mettent en place au cours de la croissance, mais selon la gravité les symptômes peuvent apparaitre plus ou moins tardivement.
Chez les chiens adultes, les signes apparaissent parfois sur le tard, lorsque les articulations ont déjà subi des dégâts conséquents. La dysplasie de la hanche est généralement détectée entre 6 et 12 mois chez les chiots, bien que certains chiens ne présentent des symptômes qu’à l’âge adulte, généralement entre 6 et 10 ans. Une chose est sûre, une prise en charge précoce est essentielle pour soulager la douleur et limiter les conséquences à long terme. Un programme d'exercice modéré et adapté peut également améliorer la santé des hanches à chaque étape de la vie du chien. La dysplasie du coude, qui affecte une autre articulation, peut aussi être une maladie concomitante dans certains cas.
La dysplasie de la hanche chez le chien résulte d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Certaines races de grande taille sont plus prédisposées à développer une dysplasie de la hanche, comme le berger allemand, le labrador retriever, le golden retriever ou encore le [bouvier bernois](/conseils-veterinaires/chien/race-de-chiens/bouvier-bernois/, le Cane Corso, le Dogue de Bordeaux.......Les chiens souffrant de dysplasie sont souvent issus de lignées où les parents sont eux-mêmes atteints de dysplasie. Ces prédispositions génétiques expliquent pourquoi certains chiens peuvent développer la maladie et la transmettre à leurs chiots.
En 2020, selon la Société Centrale Canine, la dysplasie de la hanche touchait 33 % des Dogues de Bordeaux contre 11 % des Bergers Allemands. Cette différence s'explique en partie par une plus forte et plus ancienne pratique du dépistage chez le Berger Allemand, permettant de mieux identifier et limiter la transmission génétique de cette maladie.
En plus des gènes, plusieurs facteurs environnementaux peuvent aggraver la situation :
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Une croissance trop rapide chez le chiot, pendant la période de croissance, généralement due à une alimentation trop riche en calories.
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Un excès de poids, qui exerce une pression supplémentaire sur les articulations.
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Une activité physique inadaptée, par exemple, des exercices trop intenses ou des sauts sur des surfaces dures, ou un mode de vie trop sédentaire.
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Une alimentation déséquilibrée, qui manque de nutriments essentiels pour le développement du capital osseux.
Il est également important de noter que les conditions de vie durant les premiers mois de vie de l’animal jouent un rôle primordial pour son avenir, notamment dans l’apparition de la dysplasie, mais aussi son niveau de gravité. Donc, hygiène et soins doivent être des priorités.
Les symptômes de la dysplasie de la hanche varient en fonction de la gravité de la maladie et de l’âge du chien. Voici les signes les plus courants :
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Boiterie intermittente ou persistante : particulièrement “à froid” après un effort, ou le matin au réveil.
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Difficultés à effectuer certains mouvements : monter les escaliers, courir ou sauter devient compliqué.
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Raideur ou douleur au lever : le chien peut avoir des difficultés à se lever après une période de repos.
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Réduction de l’activité physique : l’animal montre moins d’enthousiasme pour jouer ou se dépenser.
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Signes de douleur : le chien peut se lécher ou mordiller excessivement la zone des hanches.
Ces symptômes apparaissent souvent petit à petit, ce qui rend la détection précoce plus difficile. Ainsi, il est important de bien observer le comportement de son chien pour distinguer tout changement. Les signes de dysplasie sont souvent plus visibles pendant la période de croissance et deviennent plus évidents à mesure que la maladie progresse. La surveillance est la première étape pour un diagnostic précoce.
Pour diagnostiquer la dysplasie de la hanche chez le chien, un vétérinaire commence par un examen clinique approfondi pour évaluer la démarche et la mobilité du chien. Un vétérinaire évalue la démarche et la mobilité du chien au cours d’un examen clinique approfondi
Des radiographies sont ensuite réalisées pour examiner l’état des articulations et détecter d’éventuelles anomalies. Ces examens permettent de confirmer la dysplasie et d’évaluer sa sévérité. Dans certains cas, des tests complémentaires comme une arthroscopie ou un scanner réalisé sous anesthésie peuvent être nécessaires pour affiner le diagnostic.
Un diagnostic précoce, dès l'âge de 12 semaines, est primordial chez les chiots, car il permet d’envisager des traitements médicaux et chirurgicaux préventifs pour soulager les symptômes, réduire la douleur et ralentir la progression de la maladie. Par exemple, la symphysiodèse pubienne juvénile est une intervention chirurgicale adaptée chez les jeunes chiens en croissance.
Les options thérapeutiques varient selon l’âge et la sévérité de la dysplasie de la hanche.
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Contrôle du poids : maintenir un poids optimal pour réduire la pression exercée sur les articulations.
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Alimentation équilibrée : y compris des compléments alimentaires comme la glucosamine, des acides gras oméga-3, du collagène.
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Physiothérapie : activités douces comme la natation pour renforcer les muscles des membres postérieurs et améliorer la mobilité sans aggraver les douleurs articulaires. Un exercice adapté permettra de limiter la perte de masse musculaire.
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Médicaments : les anti-inflammatoires non stéroïdiens et analgésiques sont fréquemment prescrits pour soulager les douleurs chroniques.
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Acupuncture et chiropratique pour détendre la masse musculaire muscles et soulager les tensions.
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Injection de sérum enrichi en plaquettes (PrP) et thérapie par cellules souches pour régénérer les tissus. Cette solution consiste à les injecter directement dans l’articulation touchée. Ces cellules ont la capacité de régénérer les tissus endommagés, de réduire l’inflammation et de ralentir la progression de l’arthrose. Son efficacité dépend de l'état du chien et des recommandations du vétérinaire.
Si la maladie est plus sévère, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Il existe plusieurs options disponibles :
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Symphysiodèse pubienne : cette intervention est réalisée chez les chiots avant la fin de leur croissance. Elle consiste à souder partiellement la symphyse pubienne pour modifier la croissance de l'os pelvien et améliorer le positionnement des têtes fémorales. Cela permet de réduire le stade de la dysplasie.
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Triple ostéotomie du bassin : cette chirurgie s'adresse aux jeunes chiens présentant une laxité articulaire, mais sans arthrose. Elle implique de couper les os du bassin afin de repositionner la cavité acétabulaire pour qu'elle recouvre mieux la tête fémorale et offrir une meilleure stabilité.
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Prothèse totale de hanche : il s'agit d'une intervention chirurgicale, mais efficace, qui remplace l'articulation endommagée par une prothèse artificielle. Elle est réservée aux chiens adultes qui ont une dysplasie sévère, de l’arthrose et des douleurs invalidantes.
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Exérèse de la tête du fémur : cette opération consiste à retirer la tête et le col du fémur afin d'éliminer la source de douleur. Cette chirurgie palliative Elle est recommandée pour les chiens qui ne peuvent pas bénéficier d'une prothèse. La cicatrisation entraîne la formation d'une pseudo-articulation, permettant à l'animal de retrouver une certaine mobilité.
Traitement | Avantages | Inconvénients |
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Symphysiodèse pubienne | Procédure préventive efficace si réalisée tôt, réduit les risques de dysplasie à long terme | Procédure préventive efficace si réalisée tôt, réduit les risques de dysplasie à long terme |
Triple ostéotomie pelvienne | Améliore la stabilité articulaire et préserve l’articulation naturelle | Opération lourde avec une récupération longue, coûteuse et non adaptée aux chiens avec arthrose avancée |
Prothèse totale de hanche | Restaure presque totalement la mobilité et élimine la douleur | Intervention coûteuse, période de convalescence longue avec risque de complications |
Exérèse de la tête du fémur | Soulagement rapide de la douleur, adapté aux chiens de (petite taille) ou aux cas sévères | Mobilité réduite, formation d'une pseudo-articulation nécessitant une rééducation |
Les prix des interventions chirurgicales pour traiter la dysplasie de la hanche chez le chien varient en fonction de plusieurs facteurs : la gravité de la maladie, s’il s’agit en effet d’une dysplasie sévère ou non, la taille du chien, la clinique vétérinaire et la région géographique. En général, ces interventions représentent un investissement financier non négligeable, qui doit être anticipé par les propriétaires d’animaux.
Au-delà du coût de l’intervention elle-même, il y a d’autres dépenses à anticiper comme les consultations préopératoires chez le vétérinaire, les analyses de sang et radiographies, les médicaments post-opératoires. Des analgésiques et des anti-inflammatoires sont prescrits pour gérer la douleur et prévenir l'inflammation). Le coût de ces médicaments dépend de la durée du traitement médical et du poids du chien, mais il est conseillé de prévoir un budget supplémentaire pour ces dépenses.
Il faut aussi compter les soins postopératoires et la rééducation. La période de convalescence peut nécessiter des soins supplémentaires, y compris des visites de suivi chez le vétérinaire, des séances de physiothérapie pour aider à la récupération, et éventuellement des équipements spécialisés comme des harnais de soutien. Les coûts associés à ces soins varient en fonction des besoins spécifiques du chien et de la durée de la rééducation.
Face au coût élevé de ce type de chirurgies, certaines assurances pour animaux peuvent être d’une grande aide pour prendre en charge une partie des frais, mais à condition d’avoir un contrat adapté. Il est conseillé de souscrire à une mutuelle canine dès le plus jeune âge du chien pour bénéficier d’une couverture optimale en cas de dysplasie des hanches. Par ailleurs, certaines associations ou organismes vétérinaires peuvent proposer des facilités de paiement ou des interventions à tarifs réduits sous conditions de ressources.
La dysplasie de la hanche chez le chien peut grandement limiter la mobilité de l’animal de compagnie. Un chien souffrant de dysplasie devient moins actif et cela peut aussi affecter son moral. Un chien qui souffre peut également devenir plus anxieux ou irritable, ce qui dégrade sa relation avec son entourage.
Alors, pour minimiser les risques dès le plus jeune âge, l’alimentation adaptée aux chiots de grande taille est indispensable pour favoriser un développement harmonieux de leurs articulations. Il est également recommandé de limiter les exercices intenses avant la fin de leur croissance, car un effort excessif pourrait fragiliser leurs hanches. Enfin, maintenir un poids santé grâce à une diète équilibrée permet de réduire la pression exercée sur les articulations et ainsi limiter l'évolution de la dysplasie.
Au quotidien, certaines adaptations permettent d'améliorer le confort et la mobilité des chiens atteints. Installer des rampes facilite leurs déplacements, notamment pour monter dans une voiture ou sur un canapé, ce qui diminue ainsi les contraintes sur leurs hanches. L'utilisation de tapis antiglisse dans la maison est aussi une démarche efficace pour éviter les chutes et limiter les traumatismes articulaires. Enfin, éviter les activités intenses pour privilégier les douces comme la natation ou des balades sur terrain plat permet au chien atteint de dysplasie de se maintenir en forme sans aggraver les douleurs liées à la dysplasie.
Prendre soin de la santé de ses animaux de compagnie est essentiel. La dysplasie de la hanche chez le chien est une pathologie qui n’est pas une fatalité si elle est bien gérée. La prévention, un suivi régulier et des traitements adaptés peuvent améliorer la qualité de vie des chiens atteints de ce problème. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire pour toute inquiétude concernant la santé de votre animal.
Oui, avec des soins appropriés et un suivi régulier chez un vétérinaire, un chien dysplasique peut avoir une qualité de vie normale.
Une démarche chaloupée, des difficultés à monter les escaliers et une raideur après le repos sont des indicateurs précoces.
IL est conseillé de réaliser un dépistage précoce dans les races à risque dès l’âge de 12 semaines et d'intervenir avant l'apparition des symptômes.