Les maladies des oreilles chez le chien sont fréquentes et peuvent évoluer rapidement d’une simple gêne à une otite douloureuse. Quel que soit son type d’oreille, tout chien peut développer un trouble auriculaire : grattage, secouements de tête ou sensibilité au toucher sont souvent les premiers signes. Connaître les maladies possibles et leurs symptômes permet d’agir tôt et d’éviter les complications.
L’oreille canine se compose de trois parties essentielles :
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Leur conduit profond, difficile à ventiler, retient facilement humidité, sécrétions et débris. Les corps étrangers (épillets, poussières), les allergies et l’humidité créent un environnement favorable aux irritations et aux infections. Certaines races à oreilles tombantes ou conduit étroit sont particulièrement prédisposées, par exemple le Cocker, le Basset Hound ou le Golden Retriever.
Les otites chez le chien, surtout l’otite externe, provoquent rougeur, odeur forte, démangeaisons et douleur. Le chien secoue la tête, garde parfois un port de tête anormal, et l’intérieur de l’oreille devient sensible. L’otite peut être liée à une infection, une allergie ou un corps étranger.
La gale des oreilles est due à un acarien très contagieux. Elle entraîne des démangeaisons intenses, un cérumen noir épais et un chien qui se gratte en continu. On la rencontre souvent chez les chiots ou les chiens vivant en groupe.
Il s’agit d’un hématome du pavillon, souvent lié à un violent secouement de tête ou à une otite. Le pavillon apparaît gonflé, chaud et douloureux. Une intervention est parfois nécessaire pour éviter les déformations.
Quand l’humidité ou les irritations s’installent, des bactéries ou levures se développent dans le conduit auditif. Les otites fongiques produisent un cérumen foncé et une forte odeur.
Les maladies cutanées provoquent des rougeurs, croûtes et démangeaisons autour et dans l’oreille. Elles accompagnent souvent les allergies alimentaires ou environnementales et peuvent favoriser les cas d’otites chroniques.
La perte d’audition peut être d’origine congénitale, liée à l’âge ou à une inflammation profonde de l’oreille interne. Les chiens deviennent moins réactifs aux sons ou semblent désorientés.
Moins fréquentes mais possibles, les tumeurs provoquent sécrétions inhabituelles, douleur et parfois déformation du conduit.
Les maladies des oreilles apparaissent souvent chez les chiens dont l’anatomie favorise la stagnation d’humidité ou de sécrétions. Les chiens aux oreilles tombantes ou aux conduits auditifs très étroits ventilent moins bien l’intérieur de l’oreille, ce qui rend l’environnement chaud et humide, idéal pour le développement des inflammations et des infections. Parmi les races les plus concernées, on retrouve notamment le Labrador, le Beagle, ou encore le Cavalier King Charles, toutes connues pour leur prédisposition à développer des otites récurrentes.
Les allergies alimentaires ou environnementales jouent également un rôle majeur. Elles provoquent des rougeurs, des démangeaisons et des sécrétions qui fragilisent la peau du conduit. Chez de nombreux chiens atopiques, l’oreille est même l’une des premières zones à montrer des signes d’intolérance ou d’allergie, ce qui explique la fréquence des récidives.
Les parasites, comme les acariens de la gale, les puces ou les tiques, irritent la peau et entraînent un grattage intense. Ces microtraumatismes ouvrent la voie aux infections bactériennes ou fongiques, transformant une simple irritation en otite.
L’humidité est un autre facteur déterminant. Après une baignade ou un toilettage, l’eau qui s’accumule dans le conduit auditif favorise la prolifération de levures et de bactéries. Les chiens qui nagent beaucoup ou vivent dans un environnement humide sont donc particulièrement exposés.
Enfin, les corps étrangers comme les épillets, ou une simple petite blessure dans le conduit, peuvent déclencher une irritation immédiate. Cette intrusion provoque douleur, secouements de tête, inflammation et parfois une otite aiguë si le corps étranger n’est pas retiré rapidement.
Les troubles auriculaires se manifestent souvent par des signes visibles ou comportementaux. Certains apparaissent brutalement, d’autres évoluent plus discrètement, mais ils témoignent tous d’une gêne au niveau du conduit auditif. Un chien concerné secoue la tête de manière répétée ou adopte une tête penchée, signe fréquent d’inconfort. Beaucoup se grattent intensément autour de l’oreille ou refusent qu’on touche le pavillon auriculaire, parfois très sensible. À l’observation, on peut noter des rougeurs, un cérumen inhabituel, une mauvaise odeur ou un écoulement. L’intérieur de l’oreille peut sembler enflammé ou douloureux, et certains chiens présentent même une perte d’équilibre lorsque l’oreille interne est touchée. Lorsqu’une otite se développe, le chien montre des signes de douleur, devient irritable ou apathique. Les otites externes chez le chien provoquent souvent un conduit rouge et gonflé, tandis qu’une atteinte plus profonde peut entraîner des troubles neurologiques ou une modification du port de tête. Peu importe la forme, tout changement d’aspect, d’odeur ou de comportement doit inciter à consulter rapidement afin d’éviter les complications.
Lors de la consultation, le vétérinaire réalise un examen complet du conduit auditif et du pavillon pour repérer inflammation, douleur ou corps étranger. Une otoscopie permet d’observer l’intérieur de l’oreille, d’évaluer l’état du tympan et de rechercher des signes d’otite externe ou de gale. Une cytologie peut être effectuée pour identifier la présence de bactéries, levures ou parasites. En cas d’otite récidivante, douloureuse ou suspecte d’atteindre la bulle tympanique ou l’oreille interne, des examens complémentaires (imagerie, prélèvements) peuvent être nécessaires. Ce diagnostic précis permet d’adapter le traitement et d’éviter les rechutes.
Le traitement dépend de la maladie et de la cause identifiée. En général :
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Le traitement vise autant à soulager la douleur qu’à traiter la cause pour éviter les récidives.
La prévention joue un rôle majeur pour limiter les irritations, les otites et les infections, surtout chez les chiens prédisposés. Quelques gestes simples intégrés au quotidien permettent de garder les oreilles propres, ventilées et moins sujettes aux inflammations. Les voici :
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Ces petites habitudes réduisent nettement le risque d’irritation et permettent de repérer tôt tout début de problème.
Une consultation s’impose si le chien :
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Une prise en charge rapide limite les complications et les risques d’otites chroniques. Les maladies d’oreilles évoluent vite et sont souvent douloureuses. Repérer les signes tôt permet d’éviter les complications et les otites chroniques. En cas de doute ou de gêne persistante, prenez rendez-vous dans l’une de nos cliniques vétérinaires : un examen rapide suffit pour identifier la cause et soulager votre chien.
Un cérumen noir, sec, accompagné de démangeaisons intenses est très évocateur de gale des oreilles.
Secouements de tête, gémissements, douleur au toucher et gêne soudaine évoquent un corps étranger.
C’est une masse graisseuse bénigne, plus fréquente chez les chiens âgés, qui peut apparaître autour du pavillon.
Il peut s’agir d’un kyste, d’un nodule inflammatoire ou d’une petite tumeur : seul un examen vétérinaire permet de déterminer la nature de la masse.
Déséquilibre, tête penchée, nausées, mouvements oculaires anormaux et perte d’équilibre évoquent une atteinte de l’oreille interne.