L'ehrlichiose représente une maladie bactérienne transmise par les tiques qui affecte principalement les chiens, nécessitant une attention particulière des propriétaires et des équipes vétérinaires. Cette infection, causée par des bactéries du genre Ehrlichia, s'est largement répandue en France, particulièrement dans les régions méditerranéennes et le Sud-Ouest.
L'ehrlichiose est une maladie bactérienne transmise par les tiques qui nécessite une attention particulière. Le principal vecteur est Rhipicephalus sanguineus, capable de transmettre la bactérie pendant plus de 155 jours après s'être infectée. Après la morsure d'une tique infectée, la bactérie Ehrlichia s'introduit dans l'organisme du chien et commence à se multiplier. Cette phase silencieuse, appelée période d'incubation, dure entre 8 et 20 jours. Bien qu'avec le réchauffement climatique on retrouve des tiques toute l’année, les propriétaires doivent être particulièrement vigilants pendant la saison chaude, de mai à novembre, période où les tiques sont les plus nombreuses et actives.
La progression de la maladie se déroule en plusieurs étapes distinctes et prévisibles. La première manifestation est la phase aiguë, caractérisée par l'apparition soudaine d'une forte fièvre atteignant souvent 40,5°C. L'animal montre alors des signes évidents de fatigue intense et perd significativement l'appétit. Cette phase initiale est critique car l'infection peut évoluer vers un stade chronique pouvant avoir des répercussions conséquentes sur la santé du chien. En effet, sans prise en charge adaptée, la maladie évolue vers une forme chronique plus grave, entraînant des complications sérieuses : troubles hémorragiques se manifestant par des saignements au niveau des yeux, du nez ou dans les urines, problèmes articulaires comme des boiteries ou des articulations gonflées, et dans les cas les plus sévères, des atteintes neurologiques. Il est important de noter que certaines races présentent une prédisposition particulière face à cette maladie. Les équipes vétérinaires observent notamment une vulnérabilité accrue chez les Bergers Allemands, qui développent plus souvent des formes chroniques sévères de l'infection. À l'inverse, les chiens croisés semblent bénéficier d'une meilleure résistance naturelle face à la maladie. Cette sensibilité variable s'observe également selon le mode de vie : les chiens de chasse et les chiens de garde vivant à l'extérieur sont particulièrement exposés au risque d'infection.
Face à une suspicion d'ehrlichiose, un diagnostic rapide s'impose car cette maladie peut être mortelle dans 30 % des cas si elle n'est pas traitée à temps. Pour établir un diagnostic précis, l'équipe vétérinaire réalise une série d'examens sanguins ciblés. Ces analyses permettent notamment de rechercher la présence de la bactérie Ehrlichia canis et d'évaluer le taux de plaquettes. Deux méthodes complémentaires sont privilégiées : la PCR, qui détecte directement l'ADN de la bactérie, et la sérologie, qui met en évidence les anticorps produits par l'organisme. Une fois le diagnostic confirmé, le protocole thérapeutique repose essentiellement sur un traitement antibiotique, administré pendant trois à quatre semaines. Pour optimiser l'efficacité du traitement et limiter les effets secondaires digestifs, l'antibiotique doit être administré avec de la nourriture. Pour les cas les plus graves, notamment lorsque l'animal présente des complications hémorragiques ou une anémie sévère, une hospitalisation devient nécessaire. Pendant cette période, l'équipe vétérinaire met en place des soins de support adaptés, pouvant inclure des transfusions sanguines. Tout au long du traitement, un suivi attentif permet d'ajuster les soins et de s'assurer de la bonne évolution de l'état de santé de l'animal.
La prévention de l'ehrlichiose repose sur une stratégie complète de protection contre les tiques, particulièrement importante dans les régions méditerranéennes et le Sud-Ouest de la France où la maladie est plus fréquente. La protection contre l'ehrlichiose commence par l'utilisation régulière d'antiparasitaires externes pour chiens. Ces traitements, à renouveler toutes les quatre semaines, se présentent sous différentes formes adaptées aux besoins de votre animal : pipettes, comprimés ou colliers. Leur application rigoureuse garantit une protection optimale contre les tiques. Le deuxième pilier consiste en une surveillance attentive, particulièrement au printemps et à l'automne, périodes où les tiques sont les plus actives. Après chaque promenade, examinez minutieusement le pelage de votre chien, en insistant sur les zones privilégiées par les tiques : le cou, les oreilles et les espaces entre les coussinets. Pour faciliter cette inspection, l'utilisation d'un peigne à dents fines peut s'avérer très utile. Enfin, évitez les zones propices aux tiques comme les herbes hautes et les sous-bois, surtout pendant les périodes chaudes. Si votre chien dort en extérieur, son espace de couchage doit être régulièrement traité avec des produits antiparasitaires adaptés.
Le pronostic est généralement favorable si le traitement est initié rapidement en phase aiguë. Cependant, même après guérison, le système immunitaire peut rester affaibli et certains chiens peuvent devenir porteurs sains de la bactérie, avec un risque de rechute lors de périodes de stress. Un suivi régulier est donc recommandé même après le traitement.
Pour retirer une tique en toute sécurité, il faut suivre plusieurs étapes précises : Portez des gants jetables pour protéger votre chien des agents pathogènes ; Utilisez un crochet spécial à tiques ou une pince à épiler à pointes fines ; Placez l'outil le plus près possible de la peau sans écraser la tique pour éviter qu'elle ne libère sa salive infectieuse ; Effectuez un mouvement de rotation lent et régulier jusqu'au détachement complet de la tique ; Désinfectez la zone de morsure avec un produit recommandé par le vétérinaire ; Surveillez la zone dans les jours suivants et consultez en cas de rougeur ou d'inflammation.
Bien que ces deux maladies soient transmises par les tiques, elles diffèrent par leur agent pathogène et leurs symptômes. L'ehrlichiose est causée par une bactérie qui attaque les globules blancs, tandis que la piroplasmose est due à un parasite qui détruit les globules rouges. Les traitements sont également différents, d'où l'importance d'un diagnostic précis.