La leishmaniose canine représente une préoccupation majeure pour la santé animale, touchant actuellement 2,5 millions de chiens dans le Sud-Ouest de l’Europe, dont un million en France. Cette maladie parasitaire grave, due à un protozoaire appelé Leishmania infantum, se transmet principalement par la piqûre de phlébotomes.
Particulièrement présente dans le bassin méditerranéen, la leishmaniose chez le chien s'étend progressivement vers le nord, notamment en France où elle touche désormais non seulement le pourtour méditerranéen, mais aussi le Sud-Ouest et les Pays de Loire.
La leishmaniose du chien est causée par Leishmania infantum, un parasite microscopique qui se développe dans les cellules du système immunitaire de l'animal. Sa transmission s'effectue principalement par la piqûre d'un petit insecte vecteur, le phlébotome, dont seule la femelle pique pour se nourrir. Ces phlébotomes sont particulièrement actifs entre mars et novembre, période durant laquelle ils recherchent leurs hôtes dès le coucher du soleil.
Les zones à risque se concentrent traditionnellement autour du bassin méditerranéen, mais le réchauffement climatique favorise l'expansion de la maladie vers de nouvelles régions. En France, si la leishmaniose était historiquement cantonnée au Sud-Est, elle progresse désormais vers l'ouest et le nord, créant de nouveaux foyers d'infection. Les phlébotomes privilégient les environnements où la température oscille entre 18 et 22°C, particulièrement dans les zones peu ventées.
La leishmaniose chez le chien se manifeste par des signes cliniques variés qui apparaissent progressivement. Les symptômes cutanés sont les plus fréquents. Ils se caractérisent par une perte de poils, particulièrement autour des yeux, du nez et des oreilles, accompagnée d'une desquamation de la peau. Les chiens peuvent également présenter des ulcères cutanés, notamment sur les zones osseuses saillantes, et une croissance anormale des griffes. Au-delà des signes externes, la leishmaniose reflète aussi une atteinte des organes internes par le parasite. Le chien malade présente souvent une perte de poids importante, une fatigue marquée et des saignements de nez. L'animal peut ainsi développer une insuffisance rénale, des troubles hépatiques et une atteinte de la moelle osseuse. Les ganglions lymphatiques sont aussi généralement gonflés, montrant que le système immunitaire est fortement affecté. Atteinte oculaire également.
Cette maladie complexe évolue généralement sur plusieurs années, alternant des phases de rémission et d'aggravation. Un aspect particulièrement délicat de la leishmaniose réside dans le fait que certains chiens peuvent être porteurs du parasite sans manifester de signes cliniques apparents. C'est pourquoi un diagnostic précoce s'avère être particulièrement important pour maximiser les chances de réussite du traitement.
Pour confirmer la présence leishmaniose chez un chien, le diagnostic repose sur plusieurs approches complémentaires. Les équipes vétérinaires procèdent généralement à une prise de sang pour rechercher les anticorps contre Leishmania infantum. Des examens plus approfondis peuvent inclure des biopsies cutanées et des ponctions de moelle osseuse pour identifier directement le parasite.
Face à cette maladie, le traitement standard associe deux types de médicaments : un leishmanicide (antimoniate de méglumine) et un leishmanostatique (allopurinol). Cette combinaison permet d'obtenir une amélioration clinique rapide chez la majorité des chiens. Le traitement initial dure généralement 4 à 6 semaines pour l'antimoniate de méglumine, tandis que l'allopurinol est maintenu pendant 6 à 12 mois.
La réussite du traitement repose également sur le suivi régulier attentif et régulier afin de surveiller l'évolution de la maladie. Des contrôles vétérinaires sont recommandés tous les 3 à 6 mois pour évaluer la fonction rénale et la réponse du système immunitaire. Le pronostic dépend largement du stade auquel la maladie est découverte : il est encourageant en l'absence d'atteinte rénale, mais devient plus réservé si les reins sont touchés. Avec un traitement bien suivi, votre animal peut maintenir une bonne qualité de vie pendant plusieurs années, même si des phases de rechute peuvent survenir.
La prévention de la leishmaniose chez le chien repose sur une approche multi-protectrice. La première ligne de défense consiste à limiter l'exposition aux phlébotomes, particulièrement active du crépuscule à l'aube. Pour les chiens vivant dans les zones à risque, notamment le bassin méditerranéen, il est donc recommandé de les garder à l'intérieur pendant ces heures critiques. Pour renforcer cette protection, l'utilisation régulière de produits antiparasitaires est indispensable. Les produits à base de pyréthrinoïdes, disponibles sous forme de colliers ou de pipettes, sont particulièrement efficaces contre les phlébotomes. Ces traitements doivent être appliqués régulièrement, particulièrement entre mars et novembre, période d'activité maximale des insectes vecteurs. Les équipes vétérinaires recommandent également l'installation de moustiquaires aux fenêtres et l'utilisation de répulsifs dans l'environnement du chien pour une protection optimale.
La vaccination représente un atout supplémentaire dans cette stratégie préventive. Disponible pour les chiens de plus de 6 mois non porteurs du parasite, elle réduit significativement le risque d'infection. Toutefois, avant d'envisager cette vaccination, un test de dépistage est nécessaire pour s'assurer que votre animal n'est pas déjà porteur du parasite. Notez que le vaccin seul ne suffit pas et doit être associé aux autres mesures de protection. Un suivi régulier auprès de votre vétérinaire permettra alors d'adapter ces différentes mesures selon le mode de vie de votre chien et l'évolution du risque dans votre zone géographique.
La leishmaniose n'est pas directement transmissible entre chiens ou du chien à l'homme. La transmission nécessite toujours l'intervention du phlébotome comme vecteur du parasite Leishmania infantum. Cependant, il a récemment été démontré que la transmission était possible entre chiens lors de morsures ou par voie reproductive, notamment de la mère aux chiots. Pour l'être humain, le risque de contamination existe uniquement par la piqûre d'un phlébotome ayant préalablement piqué un chien infecté.
Avec un diagnostic précoce et un traitement adapté, l'espérance de vie moyenne d'un chien atteint de leishmaniose est de 4 à 5 ans. Cette durée peut varier selon la rapidité du diagnostic, la réponse au traitement et l'atteinte des organes internes. Le suivi régulier par les équipes vétérinaires, incluant des bilans sanguins semestriels, aidera à maintenir une bonne qualité de vie. Le traitement est chronique et devra être poursuivi tout au long de la vie de l'animal.
La vaccination contre la leishmaniose n'est possible qu'à partir de l'âge de 6 mois. Avant toute vaccination, un test de dépistage est obligatoire pour vérifier que le chiot n'est pas déjà porteur du parasite. Deux vaccins sont disponibles en France : le LetiFend, qui ne requiert qu'une seule injection. Dans les deux cas, un rappel annuel est nécessaire, et la vaccination doit être espacée d'au moins un mois des autres vaccins.