Maladie de Carré chez le chien

La maladie de Carré, découverte en 1905 par le vétérinaire Henri Carré, est causée par un paramyxovirus proche de celui de la rougeole humaine. Le virus responsable de cette affection se caractérise par sa forte contagiosité et sa capacité à affecter différents systèmes de l'organisme, notamment le système nerveux central. Cette pathologie touche principalement les chiots âgés de 3 à 6 mois, bien que les chiens adultes puissent également être atteints. La durée d'incubation varie généralement de 3 à 7 jours, période pendant laquelle le virus se multiplie silencieusement dans l'organisme du chien atteint.

Comment se transmet la maladie de Carré ?

Le virus se propage essentiellement par voie respiratoire, notamment lors des contacts rapprochés « nez à nez » entre les chiens. Les sécrétions corporelles d'un chien atteint contiennent le virus et sont sources de contamination. C’est notamment le cas de :

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La salive ;

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Les écoulements nasaux et oculaires ;

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Les urines ;

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Les selles.

Le virus présente une particularité intéressante. Il est peu résistant dans l'environnement et facilement détruit par les désinfectants usuels. En revanche, le froid renforce sa résistance, ce qui explique une recrudescence des cas pendant la période hivernale. Les équipes vétérinaires observent d'ailleurs une incidence plus élevée de la maladie durant cette saison.

Quels sont les symptômes de la maladie de Carré ?

Les signes cliniques de la maladie de Carré débutent généralement par une poussée de fièvre qui dure 24 à 48 heures. Cette phase initiale s'accompagne rapidement de symptômes respiratoires caractéristiques : écoulements nasaux et oculaires, éternuements et toux. L'animal présente également une perte d'appétit marquée et une fatigue importante. L'évolution de la maladie se fait ensuite par phases. Après une brève période de rémission de quelques jours, de nouveaux symptômes apparaissent, touchant différents systèmes de l'organisme. Des troubles digestifs se manifestent, avec des vomissements et des diarrhées qui peuvent entraîner une déshydratation sévère. Le système nerveux central peut également être atteint dans les cas les plus graves.

En cas de guérison, certains chiens peuvent malheureusement conserver des séquelles permanentes, particulièrement neurologiques comme des troubles de la coordination, des tremblements musculaires persistants ou encore des crises convulsives. Une atteinte de l'émail dentaire est également fréquemment observée chez les chiots après la guérison.

Comment diagnostiquer la maladie de Carré ?

Le diagnostic de la maladie de Carré chez le chien nécessite une approche méthodique, car les signes cliniques peuvent être confondus avec d'autres maladies virales. Le vétérinaire commence par un examen clinique approfondi, prenant en compte l'historique de l'animal, notamment son statut vaccinal et une possible exposition au virus.

Pour confirmer le diagnostic, plusieurs tests biologiques sont disponibles. Durant les deux premières semaines de l'infection, un isolement de l'ARN viral par PCR peut être réalisé à partir de prélèvements nasaux, oculaires ou urinaires. Le dosage des anticorps dans le sang s'avère particulièrement utile chez les animaux non vaccinés pour détecter la maladie. En cas d'atteinte du système nerveux central, les vétérinaires peuvent également effectuer des analyses du liquide cérébrospinal. L'analyse histologique des muqueuses respiratoires, digestives ou du système nerveux peut révéler des inclusions caractéristiques de cette maladie infectieuse.

Quel est le traitement de la maladie de Carré ?

Face à cette maladie virale, il n'existe malheureusement pas de traitement spécifique permettant d'éliminer le virus. La prise en charge thérapeutique se concentre donc sur le traitement des symptômes et le soutien des fonctions vitales de l'animal.

Les soins de support comprennent une fluidothérapie pour lutter contre la déshydratation causée par les vomissements et les troubles digestifs. Une antibiothérapie à large spectre est souvent nécessaire pour prévenir ou traiter les surinfections bactériennes. En cas de complications neurologiques, des anticonvulsivants peuvent être prescrits pour contrôler les crises.

Une hospitalisation est généralement nécessaire pour assurer une surveillance étroite et adapter le traitement. Le pronostic dépend largement de la précocité de la prise en charge et de la forme de la maladie. Le taux de mortalité reste particulièrement élevé, atteignant jusqu'à 50 % des cas, notamment particulièrement chez les chiots présentant des signes nerveux. La vaccination a heureusement permis de réduire considérablement l'incidence de la maladie au fil des années. Cependant, elle demeure présente sur le territoire français, représentant toujours une menace sérieuse pour les chiens non vaccinés. Au-delà des chiens domestiques, le virus peut également infecter d'autres espèces comme les renards, les loups et certains mustélidés comme le furet. Cette large gamme d'hôtes rend son éradication particulièrement complexe, d'où l'importance d'une prévention efficace.

Grave et potentiellement mortelle, la maladie de Carré reste une menace silencieuse pour les chiens non vaccinés. Heureusement, des solutions existent pour protéger efficacement votre compagnon. N’attendez pas l’apparition des symptômes : faites le point sur ses vaccins et parlez-en à un professionnel. Prenez rendez-vous dans l’une de nos cliniques vétérinaires pour assurer sa protection.