La maladie des griffes du chat, ou bartonellose, est une infection zoonotique causée par la bactérie Bartonella henselae. Cette affection mérite une attention particulière, car elle peut se transmettre des chats domestiques à l'Homme, principalement par l'intermédiaire d'une griffure ou d'une morsure de chat.
La maladie des griffes du chat implique un cycle de transmission où les puces jouent un rôle central. En effet, ces parasites, en se nourrissant du sang de l’animal infecté, ingèrent la bactérie Bartonella henselae qui se multiplie ensuite dans leur tube digestif. Leurs déjections sont alors déposées sur le pelage du chat. Lors de sa toilette, le chat peut se contaminer en les ingérant ou en les transférant sur ses griffes. A noter que ces déjections peuvent rester viables dans l'environnement pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, maintenant ainsi le cycle de transmission.
Chez l’Homme, la transmission survient principalement par une griffure ou une morsure. Elle peut également se produire si la salive du chat entre en contact avec une plaie ouverte.
La maladie des griffes du chat se manifeste différemment chez les chats et les humains.
Les chats infectés sont généralement asymptomatiques, servant de porteurs sains à la bactérie. En effet, leur système immunitaire parvient à contrôler l’infection efficacement. Elle peut même persister pendant plusieurs mois, voire des années, sans manifestation clinique apparente.
Toutefois, certains peuvent présenter des signes cliniques tels qu’une fièvre passagère, une perte d’appétit ou une inflammation des ganglions lymphatiques. Dans de rares cas, des complications plus sérieuses peuvent survenir. Les femelles infectées peuvent donner naissance à des chatons mort-nés voire être victimes d'infertilité. L'infection peut également affecter le système cardiovasculaire et provoquer une inflammation de la bouche et des yeux, bien que ces cas soient exceptionnels.
Concernant la prévalence, elle est particulièrement élevée chez les jeunes chats de moins d'un an et les chatons, notamment ceux vivant en extérieur ou exposés aux puces.
Après une période d'incubation de 7 à 14 jours, les premiers signes chez l’homme se manifestent par une réaction inflammatoire au site de la griffure ou de la morsure. Cette lésion initiale évolue vers une inflammation caractéristique des ganglions lymphatiques régionaux et peut persister plusieurs mois.
Dans 5 à 10 % des cas, des complications plus sérieuses peuvent survenir, notamment des atteintes oculaires comme une conjonctivite ou un syndrome oculo-glandulaire de Parinaud. Des manifestations neurologiques, telles que l'encéphalite ou la méningite, peuvent également se développer, particulièrement chez les personnes immunodéprimées.
Le diagnostic nécessite une approche globale associant l'examen clinique, l'anamnèse détaillée et la confirmation biologique. Des tests sérologiques permettent de détecter les anticorps spécifiques, mais leur interprétation doit être prudente, car environ 40 % des chats européens sont porteurs de la bactérie à un moment de leur vie. Chez les patients immunodéprimés, où la sérologie peut être moins fiable, la PCR sur les prélèvements ganglionnaires offre une meilleure sensibilité diagnostique.
La prise en charge thérapeutique dépend de la gravité des symptômes et du statut immunitaire du patient. Pour les individus immunocompétents, la maladie évolue généralement favorablement sans traitement spécifique, nécessitant simplement des soins locaux et parfois des antalgiques. Pour les formes sévères ou chez les patients immunodéprimés, un traitement antibiotique à base d'azithromycine peut être prescrit, avec une durée de traitement adaptée à la réponse clinique.
La prévention repose sur trois aspects fondamentaux que tout propriétaire de chat doit connaître :
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Pour lutter efficacement contre les puces, votre vétérinaire pourra vous conseiller des antiparasitaires de dernière génération. Ces produits, comme ceux contenant de la sélamectine, du fluralaner ou de l'afoxolaner, offrent une protection longue durée. Selon le produit choisi, vous devrez renouveler le traitement tous les mois ou tous les trois mois. Pensez aussi à votre intérieur en passant régulièrement l'aspirateur là où votre chat dort et en lavant ses coussins et couvertures à 60°C.
Lavez-vous toujours les mains après avoir caressé votre animal et désinfectez immédiatement toute griffure ou morsure. Si vous avez des enfants ou si une personne de votre entourage est immunodéprimée, évitez les jeux qui pourraient provoquer des griffures.
En cas de doute, n’hésitez pas à prendre rendez-vous dans l’une de nos cliniques vétérinaires.
Bien que les chats soient les principaux réservoirs de la bactérie Bartonella henselae, les chiens peuvent également être infectés. Chez le chien, l'infection peut provoquer des symptômes variés comme de la fièvre, des troubles cardiaques (endocardite, myocardite) ou des arythmies. Cependant, leur rôle dans la transmission à l'homme reste très limité et peu documenté.
La maladie évolue généralement de façon favorable et sans séquelles chez les personnes en bonne santé. Les symptômes initiaux comme la fièvre et la fatigue disparaissent habituellement dans les premières semaines. La guérison complète peut prendre 2 à 4 mois, période pendant laquelle les ganglions lymphatiques diminuent progressivement.