La dysplasie du coude chez le chien est une maladie articulaire fréquente qui peut toucher tous les chiens, mais principalement les chiens de grande race. Ce trouble du développement peut provoquer une boiterie, des douleurs chroniques et, sur le long terme, de l'arthrose. Un diagnostic précoce est essentiel pour limiter l’évolution de cette affection et améliorer la qualité de vie de l’animal. Mais comment reconnaître cette pathologie ? Quels sont les traitements possibles ? Voici tout ce que vous devez savoir pour prendre soin de votre compagnon à quatre pattes.
La dysplasie du coude du chien est une anomalie du développement qui empêche l’articulation du coude de fonctionner correctement. Cette pathologie est due à un mauvais ajustement des trois os formant les coudes : le radius, l’ulna et l’humérus. Cette incongruence du coude entraîne une mauvaise répartition des forces sur l’articulation voire des frottements anormaux, une usure prématurée du cartilage articulaire et une inflammation de l’articulation.
La maladie regroupe plusieurs affections qui peuvent apparaître ensemble ou séparément :
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Ces différentes atteintes affectent la surface articulaire et peuvent causer des douleurs importantes, ce qui va limiter les mouvements du chien et donc son confort de vie.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette maladie. Il peut exister une cause génétique, liée à la croissance ou au mode de vie. Certaines races de chiens y sont particulièrement prédisposées. Selon une étude menée en France, environ 11,5 % des races de chiens de grande taille sont affectées par la dysplasie du coude. Les prévalences varient de 1,2 % à 31,9 % en fonction des races, comme le Dogue de Bordeaux (31,9 %) et le Chien Loup de Tchécoslovaquie (1,2 %).
Races prédisposées à la dysplasie du coude :
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Dogue de Bordeaux : 31,9 %
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Berger Allemand : 20-25 %
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Golden Retriever : 18-20 %
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Rottweiler : 15-20 %
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Bouvier Bernois : 15-20 %
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Labrador Retriever : 10-15 %
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Chien Loup de Tchécoslovaquie : 1,2 %
La croissance trop rapide, souvent liée à une alimentation trop riche en énergie ou en calcium, joue également un rôle important. Par ailleurs, un excès d’activité physique intense chez un jeune chien en pleine croissance peut aussi aggraver le problème, car les structures osseuses et cartilagineuses ne sont pas encore totalement formées.
Les premiers symptômes de la dysplasie du coude apparaissent généralement chez le chiot, entre l'âge de 4 et 12 mois, période où ses articulations se développent. Une chute ou un traumatisme peut entraîner un développement anormal des structures articulaires, mais il peut aussi se produire sans cause apparente, souvent en raison de facteurs génétiques ou de la croissance trop rapide.
L’un des premiers signes est la boiterie, qui peut être légère au départ et passer inaperçue mais qui s’aggrave après une activité physique. De plus, les propriétaires peuvent aussi constater que le chien semble hésitant lorsqu’il doit se lever ou monter des escaliers. Parfois, son membre atteint est légèrement dévié vers l’extérieur, une posture appelée "panard".
L’articulation du coude peut également être gonflée et chaude au toucher, ce qui est un signe d’inflammation. Certains chiens atteints préfèrent rester couchés la majeure partie du temps pour éviter la douleur. Dans les cas avancés, une arthrose s’installe, rendant les déplacements encore plus difficiles.
La dysplasie est responsable de la majorité des boiteries observées chez les chiens en clinique vétérinaire, notamment lors des consultations liées aux boiteries des membres antérieurs, rapporte La Dépêche Vétérinaire.
Lorsqu’un chien présente une boiterie persistante, il est essentiel de consulter un vétérinaire rapidement. Le diagnostic repose sur plusieurs étapes :
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Examen clinique : le vétérinaire analyse la démarche du chien et palpe l’articulation du coude pour détecter une éventuelle douleur, un gonflement ou une perte de mobilité.
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Radiographie du coude : cet examen est souvent suffisant pour identifier certaines anomalies comme la non-union du processus anconé.
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Scanner : dans les cas plus complexes, un scanner permet de visualiser les lésions plus subtiles, notamment une fragmentation du processus coronoïde médial.
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Arthroscopie : cet examen de choix consiste à introduire une caméra dans l’articulation pour observer directement les lésions et les traiter en même temps si nécessaire.
Un diagnostic de dysplasie posé tôt permet une prise en charge efficace et limite l’aggravation des lésions.
Le traitement de la dysplasie du coude chez le chien dépend de la gravité des lésions. Deux solutions existent pour traiter les chiens atteints de dysplasie : le traitement médical ou chirurgical.
Dans les formes très légères ou à l’inverse lorsque la chirurgie n’est plus envisageable, le traitement médical repose sur des anti-inflammatoires pour soulager la douleur, des infiltrations de plasma enrichi en plaquettes ou de cellules souches, des chondroprotecteurs pour préserver le cartilage et un repos strict pour limiter l’usure de l’articulation.
Traitement chirurgical
La chirurgie est proposée dès l’âge de 5 mois, avant le développement de l’arthrose, afin de préserver les articulations. Une intervention rapide permet de corriger l’anomalie de développement avant qu’elle ne cause des dommages irréversibles.
Le dépistage précoce est donc essentiel pour identifier les chiens à risque et intervenir à temps.
Après une chirurgie, une rééducation est indispensable pour restaurer la mobilité complète de l’animal. Premièrement, le chien doit être maintenu au repos pendant plusieurs semaines, avec des sorties limitées en laisse. Puis, il est recommandé de reprendre très progressivement l’activité physique, mais toujours sous contrôle du vétérinaire et en respectant les limites du chien.
Traitement | Avantages | Inconvénients |
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Traitement médical | Soulage la douleur, facile à administrer | Ne traite pas la cause sous-jacente |
Arthroscopie | Mini-invasive, récupération rapide | Coût élevé, nécessite un spécialiste |
Fixation osseuse ou ostéotomie ulnaire | Correction de l’anomalie du développement | Temps de récupération plus long, coût élevé |
Bien que cette maladie ait une composante génétique, certaines mesures peuvent aider à limiter les risques chez les chiots prédisposés. Tout d’abord, il est conseillé de choisir un élevage qui teste les reproducteurs pour détecter d’éventuelles malformations congénitales. Ensuite, une alimentation adaptée, équilibrée en calcium et phosphore, est également la clé pour éviter une croissance trop rapide qui fragilise les articulations.
De plus, l’exercice physique doit être contrôlé : éviter les sauts excessifs, les escaliers et les surfaces glissantes lors des premiers mois de vie de votre animal peut aider à prévenir les traumatismes articulaires. En somme, tout est une question d’équilibre et de modération.
Prendre soin de ses animaux représente un budget significatif, mais nécessaire. Le coût total du traitement de la dysplasie du coude, varie en fonction de sa gravité et des besoins spécifiques du chien. Cette estimation inclut les consultations vétérinaires, les radiographies, les traitements médicamenteux, ainsi que les interventions chirurgicales et de rééducation nécessaires.
Ces coûts varient en fonction de la localisation géographique et des spécificités de chaque cas, il est donc important de consulter un vétérinaire pour obtenir une estimation précise.
La dysplasie du coude chez le chien est une maladie sérieuse, mais une prise en charge adaptée permet d’améliorer significativement la qualité de vie de l’animal. Si votre chien présente des signes de boiterie, une consultation rapide chez un vétérinaire est primordiale pour établir un diagnostic rapide et envisager un traitement efficace.